Il m’a brisée. Ce n’est pas une simple expression, c’est un fait que je ressens dans chaque fibre de mon être. Je regarde la femme que j’étais avant, capable de surmonter des tempêtes et je me demande où elle est passée. Aujourd’hui, je me vois dans le miroir et je ne reconnais plus cette personne. J’aperçois des fragments de moi, dispersés, méconnaissables, et je ne peux m’empêcher de penser que c’est à cause de lui.
Il y a une douleur que peu peuvent comprendre, celle de se sentir connecté à quelqu’un d’une manière inexplicable, tout en sachant que cette relation ne mènera nulle part. Cette douleur, c’est la mienne. Chaque retour, chaque message éveille l’espoir, pour être ensuite brutalement étouffé par le silence, qui revient comme un coup de couteau au même endroit, encore et encore. Je me demande souvent pourquoi il choisit la compagnie de ceux qui portent des masques, de ceux qui lui sourient sans sincérité, alors que mes mots, aussi imparfaits soient-ils, ont toujours été vrais.
Je me suis ouverte, j’ai partagé mes vérités, j’ai montré ma vulnérabilité. Ce va-et-vient, cette danse entre proximité et distance, me consume. Je suis fatiguée de ces attentes silencieuses, de cette lutte intérieure entre l’espoir et la résignation. Mon cœur se débat, tiraillé entre l’envie de tourner la page et celle de guetter encore un signe, même infime, qui pourrait donner un sens à tout cela.
Je me retrouve perdue, hantée par ce lien que je n’arrive pas à couper, même s’il me consume. Avec chaque absence, il ravive la blessure, me rappelant à quel point je suis loin de celle que j’étais autrefois et encore plus de celle qu’il aurait aimé que je sois.
J’aimerais croire qu’être sincère, être moi-même, mérite plus que le silence. Mais je suis coincée entre le désir d’être entendue et le poids de savoir que rien ne changera. Je suis brisée, et c’est sa faute.
J’ai l’intime conviction que cette dernière apparition était vraiment la fin, un dernier élan avant le silence définitif. Alors ce sera un adieu, celui que je n’avais jamais osé imaginer mais que je dois désormais accepter.
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