Il y a une époque où chaque instant semblait être teinté de magie. Quand j'étais enfant, le monde autour de moi était un immense terrain d'émerveillement. Les feux d’artifice n'étaient pas seulement des explosions de couleur, mais des étoiles tombant du ciel, un spectacle réservé aux rêveurs. Noël n'était pas juste une date sur le calendrier, mais une véritable promesse de chaleur et de lumière au creux de l'hiver. Les réunions de famille étaient des moments d’unité où tout semblait possible, où chacun apportait une part de soi dans un grand tourbillon de rires et de joie.
Les anniversaires aussi avaient une saveur particulière. Chaque bougie soufflée, chaque gâteau partagé, chaque cadeau déballé avec excitation me rappelait que j’étais entourée de gens qui m’aimaient, et que ces moments, même simples, étaient précieux. Aujourd'hui, je ne les fête plus vraiment, et la joie pure de ces journées semble bien lointaine.
Je me souviens aussi de l'excitation qui précédaient les vacances, ces jours où je comptais les heures avant de partir vers de nouvelles aventures, où la promesse d'échapper à la routine me faisait frémir d’impatience. C’était comme si le monde entier s’ouvrait à moi, un trésor de découvertes et de liberté. Aujourd’hui, ces départs sont moins fréquents et souvent moins enthousiastes, comme si la routine s’était imposée même dans les instants de pause.
Et il y avait ces petites joies du quotidien, si simples mais si intenses : un film regardé en famille, en partageant des éclats de rire et des regards complices. C'était là, au milieu de la simplicité, que résidait une magie pure, celle de se sentir bien, entourée, en sécurité.
Puis, le temps a passé, et cette magie s’est dissipée, presque sans que je m’en rende compte. Les feux d’artifice sont devenus des spectacles bruyants, un peu lointains. Noël est devenu une simple habitude, une tradition vidée de son mystère. Les réunions de famille, elles, se sont amenuisées, emportant avec elles l’insouciance et l’illusion d’une unité éternelle. Les anniversaires sont devenus des dates anodines, les vacances, une pause sans grande émotion, et les moments partagés, de plus en plus rares.
Je regarde autour de moi et je me demande où est passée cette magie, ce regard d’enfant capable de trouver de l'émerveillement dans les plus petites choses. Parfois, je ressens une tristesse douce-amère, un regret pour tout ce que le temps m’a pris. Mais peut-être que cette magie n’est pas complètement perdue. Peut-être qu’elle est là, cachée quelque part, attendant juste que je la redécouvre à travers des yeux un peu différents.
Comments