Je me sens seule. Seule au milieu de la foule, comme un point perdu dans l’immensité de la vie qui grouille autour de moi. Les rires, les conversations et les regards passent à travers moi, comme si j’étais transparente, invisible. Je vois les gens s'animer, parler, partager des moments et des souvenirs, mais moi, je suis là, à l’écart, comme un spectateur dans ma propre vie.
Je souris parfois, je fais semblant de me fondre dans le décor. Mais, à l'intérieur, c'est autre chose : il y a une solitude si profonde qu'elle semble engloutir chaque instant. J'ai envie de crier, de dire que j’existe, que j’ai besoin de quelqu'un qui me voie vraiment, qui comprenne que derrière les apparences, il y a une âme en quête de contact, de tendresse, de quelque chose de vrai.
Les rares fois où j'essaie de briser cette barrière invisible, la réalité me rattrape. Le regard des autres, les jugements ou simplement leur indifférence me rappellent combien il est difficile d’être acceptée pour ce que je suis vraiment. Et alors, je m’enferme un peu plus, convaincue que la plupart des gens ne pourraient jamais comprendre. C'est un besoin humain, ce contact, ce partage, et pourtant, plus je le cherche, plus il semble s'éloigner de moi.
J'ai envie de faire confiance, d'être moi sans crainte. J'aimerais que quelqu'un puisse voir ce que je ne parviens plus à dire, qu'il ou elle sente cette souffrance discrète qui m'accompagne. Mais à chaque tentative, c'est un nouvel échec, et je retourne à ma solitude. Une solitude qui me paraît insurmontable. Un mur qui continue de se construire malgré mes tentatives de le détruire.
Nous sommes des millions à être seuls.